Série 3/6 : Deuxième partie de la préparation et encollage
Mon désir d’inclure du tissu dans mes pièces de maroquinerie m’a amené à développer des techniques de montage hybrides et des processus adaptés. Ma détermination à garder une qualité de produit élevée malgré l’utilisation de textiles m’a vraiment poussée à trouver des matériaux de soutien qui se prêtent aux nouvelles techniques de montage.
Des cirages pour les endos des poignées et bandoulières aux teintures colorés à bord pour les tranches des pièces de cuir, j’ai essayés plusieurs produits avant de choisir ceux qui me conviennent. C’est aussi la même chose pour la colle utilisée.
La colle est un produit que j’utilise en grande quantité et mon choix s’est arrêté sur une colle contact au latex, sans vapeurs toxiques. Je l’ai choisi parce qu’elle est assez liquide pour utiliser avec un pistolet à colle à air comprimé et qu’elle adhère bien au cuir et au tissu. Un collègue d’atelier nous a fait une hotte ‘’homemade’’ avec ventilation et filtres et je dois dire que ça marche bien! C’est un gros ajout pour moi puisque cette technique d’encollage me permet d’encoller les tissus et les cuirs de façon uniforme et sauve un temps fou! Les pièces encollées doivent alors sécher à plat pour un minimum de 24 heures.
La finition des tranches du cuir est aussi une étape significative. Elle permet de sceller la tranche avec une teinture. Je la choisie colorée et assortie au cuir pour l’uniformité. La cire utilisée à l’endos et sur les tranches des poignées et bandoulières fait le même travail. Elle scelle la partie exposée et poreuse. Toutes ces finitions sont appliquées à la main, à l’aide d’une éponge.
Il existe une multitude de traitements différents qui sont appliqués lors du tannage des cuirs. Certains reçoivent plus de protecteurs, d’autres moins. Les cuirs sont, à la base, poreux et ceux moins protégés sont plus propices à absorber les huiles et le gras. Lorsque je choisi un cuir moins protégé, je rajoute moi-même un protecteur au silicone. Sur tous les accessoires de cuir, avec l’utilisation, ce protecteur disparaît et je recommande toujours de le traiter au minimum deux fois par année. Un protecteur clair pour chaussures ou manteaux est l’idéal.
Fabriquer un accessoire n’est pas un procédé linéaire. Bien souvent, les étapes de coupe, encollage, parage, surtaille et couture s’alternent et s’ordonnent différemment selon l’accessoire. Un modèle de sac à main peut impliquer plusieurs dizaines d’étapes. À exécuter dans l’ordre bien sûr!
En parallèle de toutes ces grandes étapes, il y a une multitude de petits détails qui me tiennent à cœur. Ce sera le sujet du prochain texte!